Parfois, je suis un peu bête.
J’ai besoin de sortir de mes limites, et je répète souvent que « lorsqu’on n’a plus le choix, on est libre ». Comme je ne me fais pas encore tout à fait confiance sur la question de la liberté, je l’appuie donc en me coupant mes choix.
Par exemple quand tu pars dans un pays étranger sans avoir rien prévu d’autre qu’à peine ta première nuit, quand tu installes l’app Couchsurfing depuis ton avion et que tu vas sans permis de conduire dans un pays où tout le monde a sa voiture à seize ans, tu es obligée de te débrouiller.
Et puis quand tu pars un mois et demi dans ce même pays avec évidemment pas assez d’argent pour tenir trois semaines, tu vas devoir trouver des moyens de t’en sortir. Du travail. Que tu n’as pas prévu en amont bien évidemment.
Tout ça, pour beaucoup de gens, c’est bête. Moi je préfère le voir comme ma façon de me motiver à me développer. Et ça marche.
Je crois que quelque part j’avais besoin de confirmer à moi-même l’affirmation de cet ami qui soutenait que merde, j’étais jolie et pas con et débrouillarde, et que je m’en sortirais toujours. Je l’ai soutenu aussi d’ailleurs. Mais j’ai parfois un esprit scientifique, j’ai besoin de me prouver les choses. De les constater.
Je constate donc que tout se passe très bien.
Mike habite à Santa Barbara, une petite ville de bord de mer très jolie et à forte influence espagnole. Il shoote dans une yourte. Je trouve ça parfait. Et quand il prend des photos, il court d’une chambre à un boîtier à l’autre en faisant à peine attention à son modèle. Et on rit, aussi, beaucoup. Et parfois, il déclenche pendant qu’on rit, ce qui n’est pas très sympa.
Mais c’était très cool though.