Tu n’auras pas mon Silence sort le 29 mai !
Tu n’auras pas mon Silence sort le 29 mai !

Tu n’auras pas mon Silence sort le 29 mai !

Ça y est.

Dans mes angoisses les plus absurdes, je me disais que ce projet, signé il y a pile deux ans, vous deviez vous en dire : c’est du mytho, Florence a pas du tout signé de contrat d’édition en fait (car aux yeux de mon angoisse, vous n’avez rien de mieux à faire dans votre vie que bitcher sur moi apparemment.) Et puis la couverture a été révélée, puis quelques planches, puis les exemplaires auteurices sont arrivés chez moi, et voilà : la date est publique.

Tu n’auras pas mon silence sort en librairie le 29 mai !

C’est aux éditions Marabulles, j’ai eu des éditrices qui, au lieu de me demander de « rendre le mec plus beau sinon on n’a pas d’empathie pour la victime », m’ont dit « c’est bien mais est-ce que tu peux moins te blâmer ? », une agente qui m’a permis de les rencontrer et qui a défendu le fait que cette histoire valait le coup d’être racontée même si je n’étais pas connu·e, pas une personnalité, des personnes sur la route qui m’ont encouragé·e à ne pas perdre mon cap.

Cette BD, c’est une histoire vraie, transposée à une personne fausse : je n’ai pas voulu que Steren, la dessinatrice, dessine ma tête sur 136 planches, j’ai déjà écrit un livre dont le sous-titre est Osez le narcissisme, il m’a semblé que ça suffisait. J’ai changé les noms, les lieux, j’ai parfois amalgamé plusieurs personnes en un personnage, parce qu’on ne raconte pas en 136 planches de BD de la même façon qu’on le ferait en un roman de mille pages. Mais, au-delà de ça, tout est vrai. Si des événements vous semblent absurdes, sachez que je me suis sans doute battu·e à un moment ou à un autre pour les garder, parce que ça montre à quel point les violeurs sont à l’aise au sein de la domination masculine.

J’espère, avec cette BD, tendre la main à toutes les autres « mauvaises victimes » là dehors. Et leur dire : si vous aviez été de bonnes victimes, ça ne se serait pas mieux passé. Ce n’est pas votre faute. Le peu de moyens d’action qu’on a, c’est peu, c’est violent, c’est insuffisant. Mais, et c’est peut-être le plus important : vous n’êtes pas seules.

En tant qu’auteurice, mon premier livre édité sort la semaine prochaine. En tant que féministe, je perce un peu de silence.

Une bonne journée que le 29 mai prochain.