Ce texte a été écrit lors d’un atelier d’écriture Langue de Lutte animé par Alex.ia Tamécylia sur le thème « Tendresse radicale. » L’exercice consistait à écrire un texte à partir d’un début de vers au choix, ici « Parfois, derrière les nuages. »
Parfois derrière les nuages, les cœurs tuméfiés se rassemblent et s’attrapent par la main et se consolent l’un l’autre, des cœurs qui ne s’adresseraient pas un regard en plein soleil. C’est là, dans la bruine et l’ombre, que les bleus se ferment pour un temps. Ici les blessures ne sont pas des médailles d’honneur, pas des déterminants à nos déterminismes, pas des préfixes à nos vies ; elles sont. Parfois derrière les nuages, les rencontres restent cachées, et ce n’est pas grave. Ce que les nuages protègent n’a pas à fleurir, pas tout de suite. Le silence est brume, et les brumes sont tendres. Derrière les nuages, on ne s’entend plus pleurer. On ira séparément ; on reste ensemble. On croît en attendant.