Bon ben voilà.
Julie de Waroquier et Misungui Bordelle m’ont rendu leurs textes (respectivement la préface et la postface avec leurs regards si différents l’un de l’autre, même si avec toute la relecture qu’elle a faite Julie devrait aussi co-signer le livre), les derniers photographes m’ont envoyé les fichiers HD que j’attendais, Camille, ma merveilleuse graphiste, a vérifié mon fichier, c’est fini. En fait quand Misungui m’a envoyé son texte je participais à des répétitions de Gorgone à la Place des Cordes (dont il y a un morceau dans le livre d’ailleurs, l’univers est vraiment drôle quand il s’y met), et j’ai eu à peu près ce dialogue avec l’autre modèle du jour :
– Misungui m’a envoyé sa postface.
– C’est trop cool !
– Je peux pas la lire sur mon téléphone ! Mais elle m’avait déjà envoyé une V1 que j’avais kiffée (ndlr : oui, je dis kiffer) alors je sais que ça va être cool.
– Tu dois être émue non ?
– Mais j’ai les mains qui tremblent. (…) En fait ça veut dire que le livre est fini.
– Oui.
– Fini-fini.
– C’est énorme.
– MEUF LE LIVRE EST FINI. *prise de conscience*
Bon et j’aurais bien fondu en larmes pour ajouter un peu d’emphase mais j’étais trop fatiguée à ce moment-là.
Et donc j’ai envoyé le fichier en print. Plus de retour en arrière possible. Plus de réveil à une heure du matin pour modifier un mot, une phrase, pour subtilement modifier le cadrage d’une photo. Plus de « Si ça se trouve c’est nul mais je peux toujours changer ». C’est fini. Ça déjà c’est bien traumatisant. Je crois que ce qui me stresse le plus outre le fait que j’ai très peur que les gens n’aiment pas, c’est l’idée que je pourrais me réveiller en sursaut et réaliser que j’ai oublié quelqu’un sur la page des remerciements. L’angoisse, vous dis-je.
Second traumatisme : j’ai envoyé la version eBook à tous ceux qui l’avaient commandée, ce qui inclut aussi la presque totalité des contributeurs du livre, soit plus de 200 personnes.
Du coup après, en fait de réveil en pleine nuit, j’ai carrément fait une nuit blanche. Partiellement à cause du jetlag, le reste est de la faute des taux d’adrénaline et de sérotonine particulièrement élevés de mon corps.
Le truc quand on envoie un projet devant les yeux du public c’est qu’il ne nous appartient plus. J’ai beau avoir encore un compteur des téléchargements (et encore, j’ai envoyé 50 mails avant de trouver cette astuce), je n’ai aucune idée de qui a lu, de combien ces personnes ont lu, de ce qu’ielles en ont pensé, de si j’ai été comprise. Aucune. Ce livre que seul mon cercle le plus intime a pu apercevoir pendant plus d’un an ne m’appartient plus ; tout Internet y a accès, et il est même sur Kindle. (Pour Kindle, j’ai un peu honte) (Il vaut mieux l’acheter via mon site)
C’est là que les très bons amis entrent en scène. Voici un aperçu de mon état mental et de sa gestion par les amis précités :
Enfin, voilà. Je voulais vous prévenir, je crois. J’espère que vous serez contents ; en tout cas, moi j’ai vraiment fait de mon mieux pour vous donner ce que j’avais de plus vrai.
🙂