Coton
Coton

Coton

Ce texte a été écrit lors d’un atelier d’écriture Langue de Lutte animé par Alex.ia Tamécylia sur le thème « Les mots doux. » Un mot-clé m’avait été attribué par un·e autre participant·e : coton.

Les placards étaient trop petits pour les soldes omniprésentes, on en avait oublié ce qu’ils contenaient. Des strates d’achats compulsifs avec encore leurs étiquettes, alors les vêtements propres, on les entassait devant les portes, les placards trop étroits pour être ouverts, les cartons empilés en monts et collines ouvertes, et les creux surtout entre les étoffes qui adoptaient la forme d’un corps d’enfant. Coton jersey, satin de coton, draps et serviettes éponges,T-shirts jamais portés et robes en jean formaient une cabane juste assez grande pour un seul corps. Ce n’était pas grave si personne ne les portait parce qu’en les escaladant on accédait à mieux que les placards, mieux que les jeux, mieux que le lit : l’étagère des livres pour les grands, et tout à côté, la fenêtre. Un terrier avec une issue de secours. Une cachette-cocon.