L’architecte
L’architecte

L’architecte

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Ce qui est différent c’est que cette fois j’ai envie de faire quelque chose de cette tristesse. Il y a quoi, deux ans ? Bientôt trois ? Je faisais presque un autoportrait tous les jours. Tant de choses à dire. Et là, ces derniers mois, rien. Juste une espèce de souillure qui me broyait le ventre quand j’y pensais, et rien à en dire quand elle n’était pas là. Est-ce que j’étais cassée ? Je pense. Et maintenant ?

Maintenant, je suis triste au-delà des mots, et en même temps confiante, mais triste. Je n’ai pas envie de crier. Ni de frapper les murs. Je me contente de laisser couler les larmes, silencieusement. Sans pouvoir les arrêter, et sans vouloir les arrêter. Parce que, pour la première fois depuis des mois, elle est jolie, cette tristesse. Tendre. On a envie de l’embrasser et de la serrer fort contre soi. On a envie de la peindre. On a envie de la garder précieusement. C’est ce genre de tristesse qui ne peut exister que par la joie qu’elle contient.

C’est l’histoire d’un monde où certaines personnes nous réparent, mais on ne peut pas les réparer en retour, aussi fort qu’on le veuille. Un monde où ce sont les autres qui voient notre force et où nous voyons la leur mieux qu’eux-mêmes. Un monde où les miroirs nous font grandir au lieu de se briser. Un monde où l’absence de certaines personnes est insoutenable, mais nécessaire. Un monde où il faut laisser l’autre aller son chemin, parce que la seule personne à pouvoir le sauver c’est lui-même.

Ce monde, c’est à nouveau le mien à présent.

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« See you around, professor River Song. »