J’aime beaucoup Miguel Ramos. Il m’a appris à conduire (bon, depuis j’ai oublié), il m’a emmenée dans les bois après les attentats, en plus il est drôle, c’est une personne sur qui on peut compter.
Et il était à Paris pendant ce moment très particulier où je reprenais le contrôle de ma vie. Ce n’était pas le but – se voir c’est suffisant -, mais on a marqué le coup. D’abord en argentique.
Et puis il me restait un peu de temps, très peu, alors on a voulu faire les cons avec un numérique de poche. Il a déclenché, c’était flou. Ça aurait pu s’arrêter là, et ça aurait été une photo ratée. Mais on a trouvé ça drôle et c’est devenu une série.
Ce que j’aime dans ces images c’est qu’on est allés là où je ne me serais jamais attendue à aller. Ce n’est rien de ce qu’on aurait pu s’attendre à voir, dans mon travail, sur mon blog. C’est inattendu, et c’est une surprise pour tous les deux.
C’est la lassitude de l’actrice porno qui se détend entre deux prises sans considération aucune pour l’image qu’elle renvoie. C’est cette liberté mêlée de langueur dont on ne sait pas s’il faut l’envier ou compatir. C’est le poids du regard de l’autre, des autres, c’est le poids de leurs intentions qui fait qu’un beau jour on n’en a littéralement plus rien à foutre.
Et c’était là, quelque part, et je ne le savais pas. Mais c’est bien que ce soit sorti, et c’est logique que ce soit arrivé à ce moment.